Sous le haut patronage du Chef de l’Etat Son Excellence Azali Assoumani, l’Union des Comores vient de lancer officiellement la campagne d’élimination de la lèpre. L’événement a été marqué par un grand rassemblement tenu dans la ville de OUANI sur l’île d’Anjouan, le mardi 15 octobre 2019. Ont répondu présents, les membres du gouvernement, les gouverneurs de la Grande-Comore et d’Anjouan, des hauts responsables de la santé du pays, les représentants des organisations internationales, du Consul de la France et des Agences du SNU, ainsi que nombreux citoyens venus de toutes les îles.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Dr Alexandre Tiendrebeogo, Directeur intérimaire du Groupe Organique de Lutte contre les Maladies Transmissibles au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, envoyé pour l’occasion de Brazzaville par Dr Moeti Matshidiso, Directrice Régionale, et des envoyés de Mr Yoheï Sasakawa, Ambassadeur de bonne volonté pour l’élimination de la lèpre, Professeur Takahiro Nanri, Directeur exécutif de la Fondation nippone et Mr Masahiro Hitaka qui sont venus du Japon.  Le Dr Diarra Abdoulaye, Représentant par intérim de l’OMS aux Comores, qui s’est exprimé au nom de la Directrice Régionale, a salué la présence du Chef de l’Etat comme un geste fort et une preuve de son engagement en faveur de l’élimination de la lèpre aux Comores mais aussi et surtout pour le bien-être de la population comorienne.

La lèpre constitue un problème de santé publique aux Comores, plus particulièrement dans les îles d’Anjouan et Mohéli. Mais d’un ton rassurant, Dr Diarra a affirmé qu’avec la ferveur manifestée par les hautes autorités, « nous pourrons, dans quelques années, arriver à l’élimination de la lèpre, la filariose lymphatique et même du paludisme avec l’appui des communautés et des partenaires techniques et financiers ». Il s’est réjoui de l’implication active dans les préparatifs de cette campagne sur le terrain de toutes les catégories socio-professionnelles du pays, notamment les principaux bénéficiaires de l’intervention que sont les communautés, les enseignants, les chefs religieux et les Agents de santé communautaires. Il leur a demandé de continuer à collaborer tout au long de la durée de la campagne.

« Le personnel de santé est suffisamment outillé et a déjà pris toutes les dispositions en termes de médicaments, matériels et moyens logistiques pour le diagnostic et la prise en charge gratuite de tous les cas de lèpre et le suivi des contacts dans les familles identifiées », a annoncé Dr Diarra de l’OMS. Il a ajouté qu’avec le dynamisme affiché sur l’île, il est permis de croire que le maximum des cas de lèpre seront diagnostiqués et mis sous traitement au cours de la campagne.

Le rapport 2018 de l’OMS sur la lèpre montre que dans la région africaine, 46 pays ont atteint le seuil d’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique, soit moins de 1 cas sur 10 000 habitants. L’Union des Comores reste encore très endémique, avec une moyenne annuelle de 400 cas, soit une prévalence de 2,29/10 000 habitants, tous dépistés dans les îles d’Anjouan et Mohéli.

Conscient de ce problème de santé publique, le Président comorien s’est engagé à appuyer les efforts de lutte contre ce fléau en juillet 2018 lors de la visite aux Comores de l’Ambassadeur de bonne volonté de l’OMS pour l’élimination de la lèpre Monsieur Yoheï Sasakawa. Dans son allocution, le Chef de l’Etat Son Excellence Azali Assoumani a précisé que « cette visite de Mr Sasakawa sur le terrain à Anjouan a en effet permis à plusieurs partenaires de prendre conscience de l’existence et l’ampleur de la lèpre dans notre pays ». L’engagement a été d’ailleurs réitéré lors d’une récente rencontre au Japon entre Sasakawa et le Président Azali.  Au cours de la cérémonie de lancement à Anjouan, le message de Yoheï Sasakawa a été lu par Professeur Takahiro Nanri, Directeur exécutif de la Fondation nippone.

Les reconnaissances du Président ont aussi été dirigées vers l’OMS, l’Action Damien et tout le personnel médical qui intervient depuis 1995, année à laquelle les Comores ont classé la lèpre comme problème de santé publique majeur. Il reste convaincu que le lancement officiel de la campagne de la lèpre est une occasion pour appeler toutes les couches sociales du pays à s’impliquer davantage dans la lutte contre cette maladie en vue de la réduction drastique des cas et pour son élimination définitive dans le pays, d’ici 2025 « ou bien même avant » a souhaité le Président.

« Sans vous tous, ces efforts n’ont aucune importance »

Le Chef de l’Etat a insisté devant les comoriens qu’à son niveau, avec le Gouvernement, il y a une détermination totale car « l’émergence des Comores suppose une population active et dynamique et par conséquent, saine et bien portante ». Il existe un traitement efficace, la poly-chimiothérapie (PCT) disponible dans tous les Centres de santé et qui est offert gratuitement à tous les malades de la lèpre. La sensibilisation inclut aussi la lutte contre stigmatisation des malades. « Sachez que sans vous tous, ces efforts n’ont aucune importance », a dit le Président.

Il y a lieu de souligner que durant plusieurs jours, avec l’appui de l’OMS, plus de 1000 intervenants sur l’île d’Anjouan ont été sensibilisés sur la lèpre. Des leaders d’opinion, des enseignants et instituteurs, des préfets et des chefs de village, des chefs religieux, des journalistes, le personnel médical ainsi que les agents de santé communautaires, en plusieurs jours, ont bénéficié d’une formation pour mieux accompagner la campagne d’élimination de la lèpre en Union des Comores.